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Fiction et diversité : pourquoi nos personnages ne reflètent plus le monde réel

  • contact115609
  • 10 déc.
  • 2 min de lecture

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Chères lectrices, chers lecteurs,



Cette semaine, j’ai eu une drôle de sensation. Pas à cause de la chaleur ni d’une overdose d'écriture, non. Mais grâce à des discussions passionnantes avec des femmes du secteur (merci PFDM - Pour les femmes dans les médias et Clara DESGRAND d’ailleurs pour ce moment) qui ont partagé la même inquiétude que moi : celle d’une forme de régression qui touche notre art mais aussi la société dans son ensemble.



Comme c’est un vaste sujet, je parlerai ici de la manière dont on représente les personnages dans la fiction aujourd’hui.


Dans un passé pas si lointain, on encourageait (presque) sincèrement les scénaristes à écrire des personnages plus variés, plus ancrés dans la société.



Oui, rappelez-vous. Des femmes racisées, des héros(oïnes) gays, des personnages avec des corps différents, des ados trans, des darons précaires. Des gens qui nous ressemblent quoi. 



Alors bon, on cochait les cases, parfois à la truelle, c’est vrai. On avait tous un peu notre “personnage quota” qui ne servait à rien mais faisait bien dans le dossier CNC. Mais au moins, on essayait et ça bougeait un peu.



Et puis… aujourd’hui, j’ai la sensation que plus le projet avance, plus les arbitrages tombent et tout devient aseptisé.


Et petit à petit, nos personnages redeviennent “universels”. Ce qui traduction, en langage “marketé” de fiction, veut souvent dire : “le personnage blanc de 35 ans qui doute parce que son partenaire veut un deuxième enfant”.



Et là, moi je me demande : quand est-ce qu’on a fait demi-tour sans prévenir ?



Surtout quand on regarde les grandes fictions de ces dernières années et notamment certaines des séries les plus marquantes.



Si on prend la série "Pose" (refusée plusieurs fois car "trop queer, trop trans, trop années 80") ça a été un bijou émotionnel, encensé par la critique et le public.



"Sex Education" aussi, dont le casting a probablement été généré par un algorithme anti-normes (et on l’en remercie), est devenu un carton mondial.



Et enfin "Fleabag", où l’héroïne était considérée comme trop bizarre, trop brisée, trop “malsaine” pour certains. Et pourtant, après deux Emmy Awards en 2019 et un Golden Globe en 2020, elle a mis d’accord un certain nombre d’entre nous. (comme quoi avoir des prix, ça a du bon pour réconcilier les gens)



Ce que ces séries ont en commun ? Des personnages qu’on n’attendait pas. Et qu’on n’a pas voulu normaliser pour autant.



Alors pourquoi, en 2025, doit-on encore batailler pour qu’un(e) héros(oïne) soit noir(e) sans que ce soit "justifié par le scénario" ? Pourquoi finalement veut-on encore “justifier” l’existence de ces personnages dans la fiction alors qu’ils existent, tout simplement, dans la vie et que vous les croisez tous les jours ?



Cette semaine en fait, j’ai eu l’impression d’écrire pour plaire à une époque qui n’a plus envie d’être dérangée et je me suis dit : à quoi bon raconter des histoires si elles ne racontent plus personne.



Et vous, vous en pensez quoi ?

 
 
 

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